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Grotesques

Les grotesques (par Catherine Auguste)

" Les grotesques sont une catégorie de peinture libre et cocasse inventée dans l'Antiquité pour orner des surfaces murales où seules des formes en suspension dans l'air pouvaient trouver place. Les artistes y représentaient des difformités monstrueuses créées du caprice de la nature ou de la fantaisie extravagante d'artiste : ils inventaient ces formes en dehors de toute règle, suspendaient à un fil très fin un poids qu'il ne pouvait supporter, transformaient les pattes d'un cheval en feuillage, les jambes d'un homme en pattes de grue et peignaient ainsi une foule d'espiègleries et d'extravagances. Celui qui avait l'imagination la plus folle passait pour le plus doué "
Giorgio VASARI, De la peinture, Introduction technique, chapitre XIV, vers 1550

   

Cornelis Van Bos, Pays-Bas, 1550, détail d'un cortège parodique :
l'impuissance à progresser et la dérision des fêtes de rue. C'est le monde du songe et des chimères. Les oiseaux des graveurs flamands sont souvent irréels à la différence de Raphaël qui les traite de façon naturaliste dans les Loges du Vatican.

 

Des grottes aux grottesques

Vasari nous propose ici une définition des grottesques directement inspirée du texte de Vitruve (De Architectura) écrit... seize siècles plus tôt. Car en effet, les grottesques sont une tradition artistique remontant à l'Antiquité romaine. L'Italie sera le point de départ de cette "renaissance" avec la découverte de décors antiques dans les sous-sols de la Domus Aurea, palais somptueux de l'empereur Néron à Rome.

Nous sommes à la fin du XVe siècle, époque où le goût pour l'Antiquité s'est largement aiguisé : les fouilles archéologiques se multiplient, les artistes recopient les stucs et les sculptures exhumés.

La Domus Aurea est miraculeusement préservée car elle avait été enfouie rapidement sous les thermes de Trajan au IIe siècle. Le déblaiement est progressif car volumineux. Les voûtes, puis les murs et enfin les décors audacieux se révélent peu à peu à la lueur des torches. Les visiteurs se croient à l'intérieur de grottes d'où le mot "grottesques" pour désigner ces décors fantasques. Ce terme s'impose au fil du temps avec une modification orthographique d'importance, liée à l'évolution stylistique au cours du XVIe siècle : "grottesque" va perdre un "t" et devenir "grotesque".

 

Un contexte favorable à cette " renaissance " à la fin du XVe siècle

Une conjonction de circonstances permet l'entrée en scène et surtout la large diffusion de la grottesque dans tous les domaines de l'art :

Le retour à Rome au XVe siècle des papes exilés en Avignon. Ils se trouvent confrontés à une ville ruinée, démunie de tout prestige artistique et indigne de la première ville chrétienne. Davantage intéressée par l'art et l'archéologie que par les questions religieuses (nombre de papes et de cardinaux qui se sont succédés venaient de grandes familles où l'esprit humaniste régnait), la cour pontificale commandite les artistes les plus illustres : Le Pérugin, Ghirlandaio, Signorelli, Botticelli, peu après Giovanni da Udine et Raphaël. Tous travaillent déjà dans les cours de Milan, Padoue, Florence, Pise ou Ferrare, véritables centres créatifs et humanistes.

L'omniprésence des vestiges antiques à Rome plus que partout ailleurs imprégne profondément la sensibilité et entraîne sans doute l'émergence d'une unité ornementale. Déjà le sculpteur Donatello ou le peintre Mantegna étaient dotés d'une véritable formation d'archéologue. C'était dans l'air du temps. On a d'ailleurs trouvé des graffiti-signatures sur les murs de la Domus Aurea de Ghirlandaio, de Fillipino Lippi, de Pinturicchio… montrant ainsi leur intérêt pour ce style ornemental qu'ils ont copié, interprété et largement diffusé.

Le développement de l'estampe et de la gravure aide la propagation rapide des motifs à grottesque copiés ou réinventés. Au tout début du XVIe siècle la documentation est déjà abondante. On l'utilise pour le report des motifs dans la peinture murale, la tapisserie, l'orfèvrerie… La plupart des graveurs italiens ont fréquenté l'illustre Mantegna ou subit l'influence de Dürer. En France, à la moitié du XVIe siècle, Jacques Androuet du Cerceau émerge de l'anonymat grâce à François Ier, laissant des recueils de planches d'inspiration italienne et flamande.

L'Europe du XVe siècle, en " crise existentielle ", penche tantôt vers des idées d'humanisme tantôt vers un mysticisme exacerbé ; la quête d'une modernité pointe. Dans cette période si contradictoire, les artistes répondent à de nouveaux commanditaires enrichis par l'expansion commerciale et désireux de luxe. Les grottesques dénués d'allusion religieuse et porteur d'une totale nouveauté répondent à cette volonté de modernité et de nouvelle aventure.

 

Evolution stylistique, la grottesque perd un " t "

Des grottes de la Domus Aurea, on adopte le terme affectif de " grottesque " pour qualifier un genre ornemental tout entier redécouvert. Au cours du XVIe siècle le glissement stylistique des décors transforme l'orthographe en grotesque chargeant ainsi le mot du sens de comique, ridicule voire insupportable. La force du grotesque est de pouvoir englober toutes les formes imaginatives de l'ornement passant ainsi des fantaisies d'un Pinturicchio aux charmes légers d'un Raphaël ou à la folie des structures molles d'un Cornelis Floris d'Anvers. Les influences Nord-Sud sont incessantes par le biais des gravures et du voyage des artistes conduisant ainsi à une constante surenchère créative. Les ressources sont donc multiples :
- bizarreries, drôleries ou monstres largement présents dans les manuscrits de l'Europe du Nord du XIVe siècle,
- rinceaux habités, longues tiges d'acanthe ou de vigne à l'enroulement infini où fourmille toute une faune à échelle variable,
- singeries et chinoiseries du XVIIe siècle qui marquent le passage à l'arabesque…

Mais deux lois fondamentales, clairement définies par André Chastel, nous permettent de toujours les reconnaître :

- la négation de l'espace, il s'agit d'un monde sans poids, sans épaisseur articulé selon un mélange de rigueur et d'inconsistance ; une architecture de la suspension et du vertige,
- et le démon du rire fondé sur le jeu et la combinaison de formes hybrides mi-végétales, mi-animales ou mi-humaines qui surgissent dans un foisonnement vivant. Ce sont des formes de la pure imagination où la fantaisie peut aussi se transformer en folie.

 

Quelques découvertes : peintres, graveurs et visites

- Luca Signorelli, Chapelle Saint Brice, cathédrale d’Orvieto, 1499-1504 Quelques décors peints : Luca Signorelli (1445-1523), héritier de Piero della Francesca, chapelle Saint-Brice à la cathédrale d'Orvieto en 1499-1504
- Filippino Lippi (1457-1504), chapelle Carafa de l'Eglise de la Minerve de Rome en 1486-1493 pour les candélabres des pilastres de soubassement, chapelle Strozzi à Santa Maria Novella de Florence
- Bernardino Pinturichio (1454-1513), appartements Borgia au Vatican à Rome, bibliothèque Piccolomini à la cathédrale de Sienne, l'un des premiers à pratiquer le décor à grottesque
- Raphaël (1483-1520), élève du Pérugin, architecte en chef et surintend ant des édifices à la cour pontificale, Villa Madame, Loges du Vatican à Rome ; un des représentants de la grottesque de style " néronien "
- Giovanni da Udine (1487-1561), collaborateur de Raphaël pour les Loges du Vatican à Rome et de Jules Romain à Mantoue
- Le Primatice (1504-1570), installé en France, élève de Jules Romain, dirige le chantier du château de Fontainebleau après la mort du Rosso

 

Quelques exemples de planches et recueils

- Nicoletto da Modena et Giovantonio da Brescia, nombreuses planches de grottesques vers 1500-1515 qui permettront la diffusion par la gravure
- Veneziano (Agostino Musi) un des graveurs les plus actifs du début XVIe siècle, influencé par Dürer, il publie des gravures à grottesques proches de celles de Giovanni da Udine dans les Loges vaticanes
- Jacques Androuet du Cerceau (1510-après 1584), graveur français qui a une grande influence par ses publications gravées : le recueil des Grandes Grotesques en 1562 présente des planches décoratives pleines de fantaisies et baroquisantes

 

 

Les motifs qui suivent ont été conçus comme des "briques" pour constituer votre décor grotesque.
Dans la partie Grands formats, vous trouverez des ensembles décoratifs tous prêts de très grande taille.

 

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Base-grotesque-hopfer-1 *

largeur = hauteur / 0,64

 

On considère Daniel Hopfer (vers 1470 à Kaufbeuren – 1536 à Augsburg) être le premier à avoir utilisé la gravure à l’eau-forte dans l’imprimerie à la fin du XVe siècle. Ses panneaux à grotesques et ses trophées représentent un empilement d’éléments d’architecture, d’objets, de figures humaines et hybrides et de feuillages sinueux. Ce motif de grotesque fait partie d’une planche gravée par Hopfer à destination des orfèvres.

 

Suggestions d’utilisation

- isolé en motif central, entre deux frises, en motif de coin,
- multiplié sur le support dans des rotations ou des tailles diverses,
- en début ou en terminaison de frise.

 

Suggestions chromatiques

Le motif est adapté à :
- la monochromie,
- la monochromie accentuée par un travail d’ombres et de lumières en choisissant une orientation lumineuse.

 

Niveau de difficulté

* Le pochoir est simple. Pas de difficulté particulière.

Base-grotesque-hopfer-2 *

largeur = hauteur / 0,64 

 

On considère Daniel Hopfer (vers 1470 à Kaufbeuren – 1536 à Augsburg) être le premier à avoir utilisé la gravure à l’eau-forte dans l’imprimerie à la fin du XVe siècle. Ses panneaux à grotesques et ses trophées représentent un empilement d’éléments d’architecture, d’objets, de figures humaines et hybrides et de feuillages sinueux. Ce motif de grotesque fait partie d’une planche gravée par Hopfer à destination des orfèvres.

 

Suggestions d’utilisation

- isolé en motif central, entre deux frises, en motif de coin,
- multiplié sur le support dans des rotations ou des tailles diverses,
- en début ou en terminaison de frise.

 

Suggestions chromatiques

Le motif est adapté à :
- la monochromie,
- la monochromie accentuée par un travail d’ombres et de lumières en choisissant une orientation lumineuse.

 

Niveau de difficulté

* Le pochoir est simple. Pas de difficulté particulière.

Base-grotesque-hopfer-3 *

largeur = hauteur / 0,64  

 

A partir de 12 cm de large On considère Daniel Hopfer (vers 1470 à Kaufbeuren – 1536 à Augsburg) être le premier à avoir utilisé la gravure à l’eau-forte dans l’imprimerie à la fin du XVe siècle. Ses panneaux à grotesques et ses trophées représentent un empilement d’éléments d’architecture, d’objets, de figures humaines et hybrides et de feuillages sinueux. Ce motif de grotesque fait partie d’une planche gravée par Hopfer à destination des orfèvres.

 

Suggestions d’utilisation

- isolé en motif central, entre deux frises, en motif de coin,
- multiplié sur le support dans des rotations ou des tailles diverses,
- en début ou en terminaison de frise.

 

Suggestions chromatiques

Le motif est adapté à :
- la monochromie,
- la monochromie accentuée par un travail d’ombres et de lumières en choisissant une orientation lumineuse.

 

Niveau de difficulté 

* Le pochoir est simple. Pas de difficulté particulière.

Base-grotesque-hopfer-4 *

largeur = hauteur / 0,64

 

On considère Daniel Hopfer (vers 1470 à Kaufbeuren – 1536 à Augsburg) être le premier à avoir utilisé la gravure à l’eau-forte dans l’imprimerie à la fin du XVe siècle. Ses panneaux à grotesques et ses trophées représentent un empilement d’éléments d’architecture, d’objets, de figures humaines et hybrides et de feuillages sinueux. Ce motif de grotesque fait partie d’une planche gravée par Hopfer à destination des orfèvres.

 

Suggestions d’utilisation 

- isolé en motif central, entre deux frises, en motif de coin,
- multiplié sur le support dans des rotations ou des tailles diverses,
- en début ou en terminaison de frise.

 

Suggestions chromatiques

Le motif est adapté à :
- la monochromie,
- la monochromie accentuée par un travail d’ombres et de lumières en choisissant une orientation lumineuse.

 

Niveau de difficulté

* Le pochoir est simple. Pas de difficulté particulière.

Base-grotesque-hopfer-5 *

largeur = hauteur / 0,64 

 

On considère Daniel Hopfer (vers 1470 à Kaufbeuren – 1536 à Augsburg) être le premier à avoir utilisé la gravure à l’eau-forte dans l’imprimerie à la fin du XVe siècle. Ses panneaux à grotesques et ses trophées représentent un empilement d’éléments d’architecture, d’objets, de figures humaines et hybrides et de feuillages sinueux. Ce motif de grotesque fait partie d’une planche gravée par Hopfer à destination des orfèvres.

 

Suggestions d’utilisation

- isolé en motif central, entre deux frises, en motif de coin,
- multiplié sur le support dans des rotations ou des tailles diverses,
- en début ou en terminaison de frise.

 

Suggestions chromatiques

Le motif est adapté à :
- la monochromie,
- la monochromie accentuée par un travail d’ombres et de lumières en choisissant une orientation lumineuse.

 

Niveau de difficulté

* Le pochoir est simple. Pas de difficulté particulière.

Base-grotesque-hopfer-6 *

largeur = hauteur / 0,64 

  

On considère Daniel Hopfer (vers 1470 à Kaufbeuren – 1536 à Augsburg) être le premier à avoir utilisé la gravure à l’eau-forte dans l’imprimerie à la fin du XVe siècle. Ses panneaux à grotesques et ses trophées représentent un empilement d’éléments d’architecture, d’objets, de figures humaines et hybrides et de feuillages sinueux. Ce motif de grotesque fait partie d’une planche gravée par Hopfer à destination des orfèvres.

 

Suggestions d’utilisation

- isolé en motif central, entre deux frises, en motif de coin,
- multiplié sur le support dans des rotations ou des tailles diverses,
- en début ou en terminaison de frise.

 

Suggestions chromatiques

Le motif est adapté à :
- la monochromie,
- la monochromie accentuée par un travail d’ombres et de lumières en choisissant une orientation lumineuse.

 

Niveau de difficulté

* Le pochoir est simple. Pas de difficulté particulière.

Base-grotesque-hopfer-7 *

largeur = hauteur / 0,64

 

On considère Daniel Hopfer (vers 1470 à Kaufbeuren – 1536 à Augsburg) être le premier à avoir utilisé la gravure à l’eau-forte dans l’imprimerie à la fin du XVe siècle. Ses panneaux à grotesques et ses trophées représentent un empilement d’éléments d’architecture, d’objets, de figures humaines et hybrides et de feuillages sinueux. Ce motif de grotesque fait partie d’une planche gravée par Hopfer à destination des orfèvres.

 

Suggestions d’utilisation

- isolé en motif central, entre deux frises, en motif de coin,
- multiplié sur le support dans des rotations ou des tailles diverses,
- en début ou en terminaison de frise.

 

Suggestions chromatiques

 Le motif est adapté à :
- la monochromie,
- la monochromie accentuée par un travail d’ombres et de lumières en choisissant une orientation lumineuse.

 

Niveau de difficulté

* Le pochoir est simple. Pas de difficulté particulière.

Base-grotesque-hopfer-8 *

largeur = hauteur / 0,64 

 

On considère Daniel Hopfer (vers 1470 à Kaufbeuren – 1536 à Augsburg) être le premier à avoir utilisé la gravure à l’eau-forte dans l’imprimerie à la fin du XVe siècle. Ses panneaux à grotesques et ses trophées représentent un empilement d’éléments d’architecture, d’objets, de figures humaines et hybrides et de feuillages sinueux. Ce motif de grotesque fait partie d’une planche gravée par Hopfer à destination des orfèvres.

 

Suggestions d’utilisation

- isolé en motif central, entre deux frises, en motif de coin,
- multiplié sur le support dans des rotations ou des tailles diverses,
- en début ou en terminaison de frise.

 

Suggestions chromatiques

Le motif est adapté à :
- la monochromie,
- la monochromie accentuée par un travail d’ombres et de lumières en choisissant une orientation lumineuse.

 

Niveau de difficulté

* Le pochoir est simple. Pas de difficulté particulière.

Le truc du professionnel

Si vous prenez des pochoirs très complexes de très petite taille vous pouvez rencontrer des difficultés à la fois dans l'utilisation et la réutilisation du pochoir. Au contraire, plus votre pochoir est de grande taille, plus il est solide et facile à mettre en peinture et à réutiliser. La seule exception notable concerne l'utilisation des pochoirs sur textile : même les pochoirs complexes de petite taille peuvent être utilisés avec une relative sûreté et un nombre de fois conséquent.

Si vous tenez à utiliser quand même des pochoirs de très petite taille sur des matières dures (mur, bois, carton...) rappelez-vous que les ponts, très fins, sont plus fragiles que sur les mêmes pochoirs utilisés dans une plus grande taille. Pour éviter au décollage la déformation des ponts dans la perspective d’un usage renouvelé, vous devez adapter l’adhérence du pochoir à la matière sur laquelle il va être appliqué. Pour le masquage du verre, par exemple, surface très adhérente parce que très lisse, il ne faut pas hésiter à fatiguer l’adhésif du pochoir au moyen d’un contact répété de la surface collante du pochoir avec un textile non pelucheux avant toute application. Ainsi le pochoir se retirera plus facilement et les ponts seront épargnés.